Il sole si alza alle undici

“Nous avons passé une semaine dans un petit village tessinois, où le soleil, au mois de novembre, n’apparaît derrière la montagne qu’à onze heures du matin. Nous étions entouré·e·s de forêts, de montagnes, de rivières, de maisons rustiques en pierre et de villas, où pelouses bien tondues et friches cohabitent. Nous avons fait du feu, dansé, lu, écouté, mangé, ri, dormi, marché, observé, transpiré, regardé, discuté, photographié, échangé. Nous nous sommes intéressé·e·s aux ruines, aux champignons, au capitalisme, à la précarité, aux lichens, aux symbioses, aux agencements, à ce qui émerge.

Pour imaginer des façons de vivre dans un monde abîmé, il faut avant tout recréer les conditions d’une perception élargie, changer de regard, comme le suggèrent Belinda Cannone, Donna Haraway, Marielle Macé, Marion Neumann, Olga Potot ou encore Anna Tsing. Nous avons essayé de penser la photographie comme un outil poétique, comme un abri pour réinventer à plusieurs, jardiner des possibles, et tisser des liens, joyeusement. Il ne s’agit pas ici de trouver la solution qui résoudra tout, mais de raconter des histoires locales de coopération, de « faire-avec », de « symbiopoïese », pour participer à créer de nouveaux récits dans ce monde.” Mathilda Olmi

Publication

Une publication a été produite à l’occasion de cette semaine de création dans le village de Dangio (Tessin) avec Mathilda Olmi, accompagnée par Yvan Alvarez.

La couverture a été sérigraphiée à la main par les étudiant·e·x·s grâce l’accompagnement précieux de Romain Berger (Atelier des Mains Sales).